De nouvelles règles pourraient bientôt être mises en place concernant les jours et horaires d’ouverture des magasins dans notre pays. Le gouvernement fédéral souhaite assouplir la réglementation actuelle en permettant aux magasins de rester ouverts jusqu’à 21h tous les jours de la semaine. Comme l’annonce en avait déjà été faite, le jour de fermeture obligatoire pourrait également disparaître. 

Aujourd'hui, les magasins n'ont pas le droit d'ouvrir entre 20h et 5h - sauf le vendredi où ils peuvent rester jusqu'à 21h - et observent au moins un jour de fermeture. Les nouvelles règles proposées par le gouvernement De Wever devront être approuvées demain en conseil des ministres.

Le Syndicat Neutre des Indépendants s'est le premier exprimé sur la question, il est hostile à cet assouplissement. "Cela aura un impact énorme sur les indépendants. L'équilibre entre vie professionnelle et vie privée sera complètement bouleversé !", déclare le syndicat, qui redoute aussi, comme il le fait souvent, que cette mesure profite principalement aux grandes chaînes plus solides financièrement que les petits commerces. Le SNI relève aussi que beaucoup d’indépendants sont par ailleurs déjà confrontés à une pénurie de personnel, que une extension des horaires ne risque pas de résoudre.

Même réaction hostile du côté syndical. A la CNE, Myriam Djegham nous exprime son opinion : "On ne pense pas du tout que ce soit une demande des consommateurs. Cette mesure va simplement étaler le chiffre d’affaires, puisque les consommateurs n'auront pas plus d’argent à dépenser. Cette mesure ne va pas non plus créer des emplois supplémentaires et ce sont les travailleurs qui vont payer cette mesure. Plus les heures d’ouvertures seront étendues, avec le même nombre de personnel, plus cela va accentuer la charge de travail, sachant qu'il y a déjà une surcharge de travail dans les magasins aujourd'hui." Elle ajoute : "Les horaires variables et les prestations le weekend vont par la même occasion davantage s'accentuer avec la suppression du jour de fermeture obligatoire."

Autre son de cloche du côté d’APLSIA, qui représente les exploitants indépendants francophones de supermarchés. Contacté par nos soins, son président Pascal Niclot, déclare : « Ce qui prime à mes yeux est la liberté de l’indépendant d’ouvrir 7 jours sur 7, la loi doit le lui permettre. »  Sur les horaires, sa réaction est également positive : "Je peux comprendre qu’un indépendant implanté à la côte ou dans les Ardennes veuille ouvrir jusqu’à 21h, puisque l’horeca en a la possibilité. Ce que je critique dans la législation, c'est cette distinction arbitraire entre zone touristique et zone non touristique. Il faut arrêter cette discrimination."

Concernant l'équilibre vie personnelle et vie professionnelle et la pénurie du personnel évoqués par le SNI, Pascal Niclot relativise : "Je crois que ça, c'est fini. Les indépendants sont capables de s’organiser pour ne pas sacrifier totalement leur vie privée, en s’appuyant sur de bons collaborateurs, un personnel motivé, et si nécessaire, le recours aux étudiants, aux flexi-jobbers, etc. Ouvrir 7 jours sur 7 répond aux attentes des consommateurs. Si ça se justifie aussi économiquement, pourquoi ne pas le faire ?  A chacun de faire ses calculs, en fonction de sa situation géographique, de sa clientèle etc.", conclut-il.

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