Dans un paysage numérique en constante évolution, les entreprises éprouvent quelques difficultés à garder une longueur d’avance sur les cybercriminels. De plus, de dangereux malentendus persistent. « La question ne consiste plus à savoir si vous serez touché, mais quand », précise Davy Heremans. « De nombreux chefs d’entreprise estiment, à tort, que leur structure est trop petite ou manque d’intérêt. Or, c’est précisément parce que les grandes entreprises investissent massivement dans la sécurité que les PME deviennent une cible attrayante et plus facile. »
Une nouvelle génération de cybermenaces
Les menaces non seulement se multiplient, mais aussi se complexifient. L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) par les cybercriminels relève d’une évolution importante. Elle leur permet, en effet, de générer à grande échelle des e-mails de phishing extrêmement convaincants et personnalisés, dans lesquels les fautes de langue classiques ont pratiquement disparu.
En outre, de nouvelles méthodes d’attaque apparaissent constamment, en plus des e-mails de phishing traditionnels :
- Quishing (code QR) : utilisation de codes QR frauduleux qui redirigent les victimes vers des sites web malveillants dans le but de dérober leurs données.
- Vishing (voix) : escroquerie par téléphone dans le cadre de laquelle les criminels se font passer pour un interlocuteur fiable, afin d’obtenir des informations.
- Deepfake (vidéo) : manipulation ou imitation de personnes lors de réunions en ligne, afin de les contraindre à effectuer des actions ou des paiements sensibles.
En raison de ces techniques sophistiquées et variées, les employés éprouvent de grandes difficultés à reconnaître les attaques.
L’impact d’un cyberincident : bien plus qu’un simple problème informatique
Lorsque les choses tournent mal, les conséquences sont souvent imprévisibles. Les incidents les plus courants au sein des PME sont les attaques par ransomware, susceptibles de paralyser l’intégralité des activités. « Il suffit qu’un employé clique sur un lien malveillant pour que tous les écrans deviennent noirs », explique Davy. « Les criminels exigent ensuite une rançon en échange de la clé de chiffrement. Il faut pas moins de six mois à certaines entreprises pour se remettre complètement d’une telle attaque. C’est pourquoi la prévention se révèle cruciale : mieux vous êtes préparé, plus la reprise sera rapide. »
Or, il n’est pas si simple de déployer une culture de la prévention, notamment en raison de facteurs tels que :
- L’évolution constante des menaces, qui nécessite une formation continue.
- Les niveaux de connaissances variés en informatique au sein du personnel.
- La rotation du personnel, les nouveaux employés bien intentionnés constituant un groupe à risque particulier.
La cybermenace n’est plus une lointaine perspective, mais une réalité quotidienne.
En investissant dans la sensibilisation et la prévention, vous transformez vos collaborateurs, susceptibles de constituer un maillon faible, en une première ligne de défense. Dans la deuxième partie, vous découvrirez comment renforcer concrètement ce « pare-feu humain » avec des outils intelligents et une formation ciblée.