Et si notre habitat devenait plus agile et plus « social » pour répondre aux bouleversements de nos besoins ?
On commence par louer un petit studio, puis un appartement à deux, puis (idéalement) on achète une maison pour sa petite famille et enfin, pour ses vieux jours, on revient parfois à un appartement en ville ou encore une résidence-services. C’était le ‘parcours’ immobilier typique jusqu’il y a peu. Et c’est sur celui-ci que sont encore calqués la plupart des projets immobiliers.
Sauf que les jeunes ne veulent plus de leur studio exigu, que les parcours de vie sont beaucoup plus mouvementés qu’avant et que les personnes âgées – toujours plus nombreuses – se morfondent dans leur solitude. Et si notre habitat devenait plus agile et plus ‘social’ pour répondre à ces bouleversements dans nos besoins ?
L’accès à une maison est devenu compliqué pour toute une partie de la population. Beaucoup se tournent donc vers les appartements. Or, ceux- ci ne sont pas conçus pour être flexibles, alors que nous vivons une époque de séparations, de familles recomposées, de gardes alternées, de colocations... Dès lors, beaucoup de ménages vivent dans des appartements mal adaptés à leur situation en termes de taille, d’aménagement ou de prix.
Il faut donc aller vers un logement plus flexible et évolutif. Pourquoi ne pas créer des unités de logement modulaires : aménager un ap- partement T2 à côté d’un T1, par exemple, en prévoyant de pouvoir assez facilement les assembler en un T3 ? Bien sûr, cela revient à revoir complètement les méthodes de construction. Mais d’un autre côté, l’adaptabilité est aussi une garantie de longévité pour un immeuble.
Les maisons permettent souvent un peu plus de flexibilité, mais dans certaines limites :
Il implique la cohabitation de plusieurs générations sous un même toit. Pour les deux parties, l’intérêt réside tant dans la réduction des coûts de logement que dans le lien social et l’entraide générés par la cohabitation. Différentes formules existent :
Le cohousing, appelé aussi ‘cohabitat’, ‘habitat groupé’ ou ‘habitat partagé’, existe depuis quelque temps déjà.
Le cohousing et l’habitat kangourou concernent surtout des projets mis sur pied par des/entre particuliers. De son côté, le coliving attire surtout de jeunes actifs. Souvent, les projets sont initiés par des promoteurs immobiliers ou par des start- ups - éventuellement en collaboration avec des promoteurs immobiliers. C’est le cas de Cocoonut, une société de coliving luxembourgeoise avec qui nous avons animé un workshop en novembre 2021.
Pour Cocoonut, le coliving va au-delà du simple logement de location.
Tout d’abord, ils imaginent le logement comme un service. On ne paye plus un loyer, on paye un forfait comprenant un service total, un peu comme dans un hôtel. Avec un ‘house manager’ pour veiller au bien-être de la communauté.
Ce qui différencie le coliving de la colocation et constitue le principal atout du premier, c’est le côté service organisé, face à l’informalité de la colocation qui génère souvent des tensions. Enfin, c’est la solution flexible par excellence, avec au lieu d’un bail formel un contrat pouvant être renouvelé au mois.
D’après Cocoonut, le coliving recèle encore beaucoup de potentiel, d’autant plus qu’on peut décliner cette recette de plusieurs façons :
Enfin, les espaces de coliving peuvent s’implanter dans des lieux inoccupés comme des hôtels, des bureaux... Malheureusement, les autorisations pour les projets de coliving sont encore distribuées ‘au cas par cas’, faute d’un cadre législatif clair. Voilà un objectif concret à réaliser dans un avenir proche.
Nous avons le sentiment persistant de manquer d’espace, alors qu’une partie du problème réside dans le fait que notre espace n’est pas optimisé. Actuellement, les immeubles sont globalement occupés à 30 %, parce qu’en fonction du moment de la journée ou de la semaine, nous sommes à des endroits différents. Et parce que certains lieux, dédiés à une seule fonction, restent sous-utilisés voire inoccupés.
C’est pourquoi d’une part, nous devons imaginer des espaces chronotopiques, c’est-à-dire dédiés à des activités différentes en fonction du moment ; dans nos villes, mais aussi à plus petite échelle dans nos immeubles et nos logements. D’autre D’autre part, notre habitat et donc les projets immobiliers doivent évoluer vers plus de flexibilité. D’après nous, il n’existe pas une solution unique, mais une multitude de solutions - dont celles détaillées ci-dessus - qui répondent toutes en partie au problème.
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Nathalie Andry
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