Bientôt, l’académie se trouvera ici avec un mini­comptoir permettant aux nouveaux collaborateurs de s’entraîner. » On est à l’arrière de la friterie Fritapapa de Wavre. Et Julien Abras, un des deux cofondateurs de l’entreprise, est fier d’évoquer le futur espace de formation. Le premier du genre pour l’entreprise et sans conteste un des témoins de son développement. Elle qui compte aujourd’hui 20 friteries en Wallonie et quelque 350 collaborateurs qui se relaient dans et autour de ceux­ci.

Pour prendre la mesure de ce développement, il faut se rappeler qu’il y a dix ans, Fritapapa n’existait tout simplement pas et que Julien Abras et Pierre Artuso, les deux futurs cofondateurs, étaient occupés à bien d’autres choses. Puisque le premier était commercial dans l’entreprise familiale, spécialisée dans le fumage du saumon et le second, courtier en assurances. « Mais on aimait déjà beaucoup les frites », raconte Julien Abras. « Et, une fois par semaine grosso modo, on allait entre amis en manger. »

Les endroits que les deux copains carolos préfèrent sont des établissements un brin plus « conceptuels » ou « léchés » et se situent le plus souvent en Brabant wallon ou à Bruxelles. Un jour, dans ce bouillonnement de visites, leur vient l’idée d’ouvrir leur propre friterie. « Une comme celles qu’on aimait », résume Julien Abras.

Ce premier établissement ouvre en 2016 à Marcinelle. Les débuts sont difficiles. D’abord parce que les deux amis doivent tout apprendre du métier de frituriste : de la cuisson parfaite des frites au filtrage des graisses. Ensuite parce qu’ils mènent cette activité de front avec leurs jobs respectifs. Enfin parce que le commerce tarde à décoller. Tant et si bien qu’après quelques mois, les deux cofondateurs se demandent s’il ne serait pas judicieux de renoncer.

A l’aéroport de Charleroi

Un événement va les en dissuader : le lancement en 2017 d’un appel d’offres pour une friterie sur l’esplanade de l’aéroport de Charleroi. Julien Abras et Pierre Artuso apprennent en dernière minute l’existence de celui­ci mais parviennent en quelques jours à constituer un dossier qui fait mouche finalement auprès des gestionnaires de l’infrastructure. « A ce moment­-là, on n’avait pas l’argent pour financer le projet mais on l’a trouvé grâce à un crowdfunding », précise le cofondateur.

A partir de là, tout est plus simple. Avec ce nouveau commerce devant lequel des milliers de passagers défilent chaque jour, l’activité change d’échelle en quelque sorte. « En deux jours, on vendait autant que sur une semaine au sein du premier point de vente », indique Julien Abras. Et, rapidement, le duo peut envisager de nouvelles ouvertures qu’il concrétise les années suivantes. Jusqu’aux 20 établissements existant aujourd’hui de Wavre à Chimay et de Strépy­Bracquegnies à Andenne. Soit sur une portion relativement grande déjà du territoire wallon.

Quand on interroge Julien Abras sur les raisons de cette réussite, le trentenaire évoque différents éléments. « Je crois qu’il y a d’abord le sourcing des produits », indique-­t'­il. « Bien sûr qu’on vend aussi des fricadelles par exemple. Cela serait bête de ne pas le faire. Mais on tente d’aller au­delà avec notamment une série de produits issus de circuits courts. Comme notre viande de bœuf ou nos pommes de terre. On a par ailleurs notre propre bière et notre propre sauce. »

Le jeune patron évoque en outre l’adoption d’une méthodologie qui selon lui porte la trace de la professionnalisation du secteur et a permis à l’entreprise d’être plus efficiente sur une série d’aspects comme la gestion des relations avec les fournisseurs. Il pointe, au­delà, une forte présence sur les réseaux sociaux.

Dans les années à venir, Fritapapa souhaite continuer à grandir. En Belgique tout d’abord, où l’entreprise compte ouvrir d’autres points de vente – « entre deux et cinq chaque année à vitesse de croisière » selon Julien Abras – notamment dans les régions où elle n’est pas encore présente. Mais aussi à l’étranger – en France d’abord et dans d’autres pays limitrophes ensuite – via la formule de la franchise.

Cette étape importante, l’entreprise affirme l’avoir minutieusement préparée, s’appuyant notamment sur les services d’un consultant externe. « On pense avoir pas mal de choses à offrir aux futurs franchisés », indique le responsable. Notamment des tarifs d’achat avantageux auprès des fournisseurs, des programmes informatiques de gestion efficaces ou encore des formations.

Nous avons besoin de votre accord Nous aimons les cookies. Ceux-ci sont nécessaires pour rendre votre expérience plus personnelle. Ils ne conservent aucune donnée privée. Êtes-vous d'accord?