Auchan exploite en France plus de 700 magasins sous son enseigne, répartis sur trois formats :  Auchan hypermarchés, Auchan supermarchés et les magasins de proximité MyAuchan. L’opération vise les seuls supermarchés, dont l’inventaire recense 261 magasins exploités en propre (dont 68 repris en 2024 à Casino) et 33 exploités en franchise. L’originalité de ce plan présenté par  Guillaume Darrasse, président d’Auchan France et directeur général d’Auchan Retail, c’est que le parc des supermarchés Auchan (3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 11 400 salariés), adopterait l’enseigne Intermarché (ou Netto) tout en restant, pour les magasins intégrés, la propriété d’Auchan, qui deviendrait en quelque sorte un franchisé d’Intermarché. Le personnel resterait lui aussi dans le giron Auchan. A noter : les deux enseignes sont déjà alliées aux achats, via la structure Aura Retail, elle-même membre des alliances européennes Everest et Epic partners.

L’intérêt pour Auchan ? Pouvoir concentrer tous ses efforts sur le redressement du pôle hypermarchés, en accrochant le wagon “supermarchés”, lui aussi déficitaire, à la locomotive Intermarché. « Cela va nous permettre de retrouver une compétitivité prix de l’ordre de six points et de générer une hausse de chiffre d’affaires sur trois ans », prévoit Guillaume Darrasse.

L’ardoise de la transformation des 294 magasins et leur mise au concept Intermarché serait partiellement prise en charge par les Mousquetaires. Quel intérêt Intermarché trouve-t-il dans l’opération ? L’enseigne absorberait avec le parc de supermarchés Auchan les 2,2% de parts de marché qu’ils atteignent. Intermarché passerait pour sa part des 17,6 % de PDM actuelles (en comptant Intermarché et Netto) à 19,8%, soit quasiment au seuil de 20% dont Thierry Cotillard, le président de la Société Les Mousquetaires, avait fait son objectif à l’horizon 2028. C’est une véritable blitzkrieg qu’Intermarché a menée depuis lors, en s’attribuant 300 magasins Casino et 81 magasins Colruyt. L’opération avec Auchan vient la parachever, et elle n’est pas la moins audacieuse, puisqu’elle s’écarte du mode de fonctionnement classique des Mousquetaires. Elle permettrait à Intermarché de se rapprocher du N°2 Carrefour, derrière le leader Leclerc. “Cette nouvelle étape marquera une avancée importante pour notre développement et renforcera nos enseignes sur les formats de proximité,” déclare Thierry Cotillard par voie de communiqué.

L’opération reste toutefois soumise à l’approbation des autorités de la concurrence et à la consultation des représentants du personnel, elle pourrait devenir effective fin 2026.

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