Demander et décrocher un crédit d’investissement : mode d’emploi

Se concerter avec son comptable

Soumettre une demande de crédit dinvestissement nest pas une opération que lon réalise à la légère. Il est important de ficeler soigneusement son dossier. Pour ce faire, décrivez votre entreprise et votre projet, en y ajoutant une analyse détaillée de linvestissement souhaité (forces, faiblesses, opportunités et menaces). Soyez transparent et honnête, personne ne sera servi par un dossier gonflé artificiellement : pas la banque, et encore moins vous-même. Il va sans dire quil vous faut aussi associer votre comptable à ce processus, afin que tout soit au point sur le plan financier. Lorsque vous budgétisez votre projet, il est par exemple important de prendre en compte non seulement les coûts directs, mais aussi les coûts dexploitation indirects.

Se mettre autour de la table

Votre dossier est prêt ? Il est temps alors de sasseoir autour de la table avec votre banquier. Envoyez-lui votre présentation quelques jours à lavance, afin quil puisse déjà la parcourir. Pas besoin de maîtriser toutes les fonctionnalités de Powerpoint pour faire une bonne présentation. Passez en revue le dossier avec votre banquier et préparez-vous à répondre à ses questions éventuelles.

Une fois le dossier soumis, il sera transmis au département crédit de la banque. Des analystes spécialisés vont maintenant lexaminer en détail. Ils prendront le temps détudier tous les aspects techniques du dossier pour, entre autres, le situer dans le marché, en tenant notamment compte de votre secteur dactivité. Peut-être seront-ils amenés à vous poser des questions supplémentaires ou à vous interroger sur lexistence dun « plan B » au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu.

Un avis positif ou négatif sera alors rendu et, selon la situation, une recommandation concernant les formules de crédit, les durées et les garanties sera formulée. Bien entendu, vous en serez immédiatement informé.

Crise sanitaire et guerre en Ukraine

Il nous reste à répondre à la question : quel est le meilleur moment pour investir ? Des événements comme la pandémie de coronavirus ou la guerre en Ukraine ont-ils une incidence sur cette décision ? Il est évident que de graves crises peuvent plonger une entreprise dans une situation financière précaire. Dans de telles circonstances, mieux vaut éviter tout investissement risqué. Cela dit, le contexte actuel ne semble pas trop peser sur la confiance des entreprises, à en croire les résultats de la dernière enquête mensuelle de conjoncture menée par la Banque nationale de Belgique en mars 2022. Mais cela varie passablement dun secteur dactivité à lautre. La perte de confiance est plus prononcée dans le commerce – après un rebond en février – et dans lindustrie manufacturière. En revanche, le moral des entrepreneurs a été beaucoup moins affecté dans la construction et sest même amélioré dans les services aux entreprises. Dans ces secteurs, les entrepreneurs seront donc plus enclins à réaliser aujourdhui un gros investissement.

La crise, un défi à relever

Les crises sont parfois des périodes où les entreprises prévoyantes peuvent prendre une longueur davance sur leurs concurrents plus conservateurs grâce à des investissements. Qui plus est, notre époque place les entreprises devant de sérieux défis. Pour se maintenir à flot et progresser dans un monde en mutation rapide, les investissements sont essentiels. Une récente enquête dUnizo a par exemple montré que les entreprises investissent aujourdhui avant tout pour se développer, mener leur transformation digitale, mais aussi pour accroître leurs performances et leur durabilité. Ce dernier point deviendra certainement un facteur de plus en plus important dans les années à venir. La liste des investissements comprend principalement la formation, lachat de matériel, le parc de véhicules, linnovation et lélaboration de la stratégie. Singulièrement, les domaines dans lesquels les investissements progressent le plus sont le commerce électronique et les applications, mais aussi le marketing et la communication.